Métro aérien Barbès Belleville à l'aube. Rien de tel pour replonger dans "la mère du printemps" de notre ami Driss. J'entends des murmures qui me rappellent un fakir tidjani balbutiant ses prières. la voiture était pourtant vide me semble-t-il. Je ne me suis pas retourné. Rien à dire, rien à prouver, rien à offrir, rien à attendre. Je ne décroche pas de la narration de Driss du rêve de Oqba ibn Nafi d’"ensemencer les hommes et la terre des homes avec les graines de Dieu". Garamud !
"Raho Aït Yafelman cheminait, l'allure fière, le long de la route ... à l'embouchure du fleuve Oum-er-Bia".
Tandis que chevauchent les chevaux de la locomotive de la ligne bleue, les murmures se font voix. Féménine. Douce et saccadée. Je me tate le front. la voix se précise :

"on n' est jamais aussi imaginatif que pour se masturber"

" on n'est jamais aussi imaginatif que pour se masturber. On n'est jamais aussi imaginatif ...".
Il y avait eu une décision à prendre et je l'avais prise, séance tenante. Je ne me suis pas retourné.

Une question m'obsède et déprime ma psychanalyste :
Cette femme existe-t-elle ?

 
 
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